20 mai 2021.
Secutor propose depuis plusieurs années des répliques au look moderne alors que la marque reprend les codes de la Rome antique (et plus particulièrement des gladiateurs) pour sa communication commerciale et ses emballages.
Après les répliques de poing, les répliques de fusil à pompe, les répliques de DMR et les répliques de corps-à-corps, nous avons droit à l’Aquila, l’aigle : une réplique de soutien basée sur la LMG2020 de chez Ares.
Habituellement je reçois un exemplaire de la part de 2020 magazine car ils sont chargés de la communication pour Secutor, mais le prix de la réplique (600€) et sa faible disponibilité (à peine quelques centaines) ont rendu l’opération délicate.
C’est donc Héritage Airsoft qui m’a proposé de me prêter un exemplaire de test afin que nous découvrions la réplique ensemble. C’est parti !
Je vous propose de voir ou revoir la vidéo de déballage et de découverte :
La base de l’Aquila est une LMG KAC inspirée de la Stoner.
Secutor reste bien entendu dans le thème de la Rome antique, cette boite ne transgresse pas la règle et propose une photo d’un gladiateur armé d’un glaive.
A l’intérieur, les éléments sont bien maintenus dans une coque en mousse compacte.
On y trouve :
-La réplique. Constituée d’alliage et de plastique, elle mesure entre et mm pour une masse de grammes.
-Un chargeur (ammobox) pouvant contenir 1100 à 1200 billes (BB).
-Une bande de fausses munitions de 5.56X45.
-Une tige de nettoyage.
-Deux manuels d’utilisation.
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L’Aquila a été construite autour d’une base de LMG2020 Ares. Ares avait déjà proposé une LMG sous licence Knight Armament Company avec marquages. Cette réplique est inspirée des LMG Stoner.
Le corps reste identique mais Secutor a choisi une autre configuration de crosse, de poignée pistolet et de garde-main. Quant au tarif, il est quasiment identique aux répliques Ares.
Les marquages typiques de chez Secutor parsèment la réplique. Du côté gauche, le nom de la réplique et le numéro de série.
Sur le capot sont gravées les lettres SPQR, la devise de Rome « Senatus Populus Que Romanus ».
Sur le côté droit, on peut lire la devise « Signa Inferre », en avant !
La crosse en polymère ressemble aux productions Amoeba. Elle est insérée sur un tube et peut être réglée sur 5 positions en fonction de la morphologie du joueur.
Un petit loquet permet de régler la crosse et un emplacement QD (quick detach) en métal est situé de chaque côté de la crosse pour y installer un anneau de sangle.
Une plaque de couche en caoutchouc assure un certain confort à cette crosse.
La poignée pistolet est un modèle moderne, avec un angle plus droit que les poignées standards. Il est possible de la remplacer par des poignées pour GBBR ou même de vraies poignées d’AR-15.
La réplique ne peut tirer qu’en rafale. Le cran de sûreté ambidextre est assez mou à actionner donc attention à votre trigger discipline…
Le pontet est rectangulaire et permet de tirer même avec des gants assez épais. La queue de détente est un modèle classique.
Un loquet est présent à l’arrière de la réplique, il permet de verrouiller le support de crosse et bien entendu de le déverrouiller lorsqu’on veut ôter le support pour démonter la réplique ou changer le ressort.
Le levier d’armement est situé du côté droit de la réplique. Il ne sert à rien mais est monté sur ressort : parfait pour ceux qui aiment manipuler leur réplique.
Sous la réplique, on trouve trois contacteurs montés sur ressort. Ces contacteurs font la liaison entre l’ammobox et la réplique afin de l’alimenter.
Lorsque j’ôtais l’ammobox à la fin de mes tests, j’avais souvent une bille qui se coinçait dans l’espace rectangulaire que vous pouvez voir sur la photo. Pas top car il faut alors forcer pour sortir l’ammobox de son emplacement.
Un usinage et un orifice sont présents sur la partie inférieure du corps . Ils permettent de fixer la réplique sur un support spécialisé pour véhicule.
Sous le rail supérieur, on peut voir 8 orifices qui assurent une bonne perte de poids en gardant une bonne rigidité à l’ensemble.
Un second loquet est présent à l’arrière gauche de la réplique. Il ne sert à rien.
Le capot supérieur se déverrouille en appuyant sur les boutons latéraux.
Ici nous pourrons placer la bande de fausses munitions.
Et on accède également à la roue de réglage du hop-up. Elle est assez ferme pour que rien ne bouge en partie.
Une patte montée sur ressort est présente sur le côté gauche de la réplique.
Cette pièce à certainement une utilisé sur l’arme, mais pas ici…
Un gros poussoir est situé devant la trappe supérieure. Il permet de déverrouiller le canon externe. J’en parlerai plus en détail lors du démontage.
Un imposant garde-main trône à l’avant de la réplique. Il est octogonal et des emplacement M-LOK sont situés sur 7 de ses faces.
La partie supérieure est équipée d’un rail Picatinny.
Un modérateur de son est vissé au canon externe. Son pas est de 14mm horaire (CW).
Il est recouvert d’une housse en tissus épais qui peut être serrée à l’aide d’une cordelette élastique.
Le modérateur est simplement esthétique, le canon interne venant presque à raz, il ne permet pas d’étouffer le bruit de sortie de la bille. Il faut avouer que sur un AEG de ce type, ça ne fait pas beaucoup de différence tant la mécanique est bruyante.
Il n’y a pas d’organes de visée fournis avec l’Aquila. Vous pourrez en mettre sur les différents rails supérieurs.
La réplique est alimentée en billes via une ammobox électrique. Elle peut contenir entre 1100 et 1200 billes.
Un loquet permet de la verrouiller sur la réplique. Pour la déverrouiller, on appuie sur la pièce.
Ici les 3 contacteurs électriques qui font passer le courant de l’ammobox vers la réplique. La polarité est indiquée.
On peut également voir l’orifice de sortie des billes.
L’ammobox est habillée d’un tissus au motif multicam. Noir pour la version noire, classique pour la version beige.
On verse les billes par une petite trappe.
La bande de fausses munitions est en plastique. Leur rendu est correct, il vaut bien les bandes en métal ultra-brillant que l’on peut trouver dans le commerce…
On enfile la première cartouche dans cette fente et on insère la dernière sur le plateau supérieur.
Un potentiomètre permet d’ajuster la vitesse de remontée des billes en fonction de la configuration de la réplique : moteur, ressort, batterie etc.
Il peut être long à régler et demande pas mal de tests. Je vous mets un peu plus bas un tableau que j’ai rempli en testant plusieurs batteries et le ressort d’origine, il est purement indicatif. N’hésitez pas à poster vos configurations et vos réglages dans les commentaires en bas de page, cela pourra aider les possesseurs de la réplique.
La batterie prend place dans l’habillage de l’ammobox. Elle est branchée via une prise mini Tamiya.
Pour démonter l’ammobox, retirez les vis qui maintiennent le tissus.
Cela permet de la séparer en deux : la partie noire du bas et la partie verte du haut.
La plupart des pièces sont en plastique, y compris les engrenages…
Aller, c’est le moment que vous attendez tous : on va déglinguer ce Secutor Aquila pour voir ce qu’il a dans le ventre !
Dans un premier temps, voyons comment changer le ressort si votre réplique tape trop fort en sortie de boite.
On appuie sur le loquet de verrouillage du support de crosse et on fait coulisser le support vers le bas.
En haut au fond, la grosse vis qui libère le guide de ressort.
En bas au premier plan, la vis de réglage du moteur.
Le moteur high-torque produit un champs magnétique très important. Pour défaire la vis de blocage du guide de ressort, j’ai utilisé un gros tournevis et une tige en bois avec de la Patafix.
Oui, ça aimante… C’est particulièrement gênant lorsqu’il faut remettre les pièces en place.
Mais je suis plus malin qu’un aimant ^^
Le guide de ressort n’est pas équipé d’un roulement à billes.
Déposons le canon externe/canon interne/hop-up. Pour ce faire, on appuie sur le gros bouton situé sur le dessus de la réplique.
L’ensemble sort par l’avant.
Le bloc hop-up est en métal. La molette de réglage est en plastique.
On aperçoit déjà le joint Maple Leaf…
Pour sortir le canon interne, dévissez cette petite vis. ATTENTION, il est monté sur ressort.
On ôte le clip et on tire le canon vers l’avant tout en douceur…
Si je ne dis pas trop de bêtises, il s’agit d’un joint macaron 60°. Un peu dur pour moi mais il donne néanmoins des résultats corrects.
L’appui (nub) est directement usiné sur la patte d’appui.
On voit bien la spirale qui vient appuyer sur la patte.
Le canon en laiton mesure 420mm pour un diamètre de 6.05mm. La marque annonce un 6.03, j’ai eu beau mesurer sous tous les angles, je n’ai jamais eu cette valeur (et mes PDI 6.01 font toujours 6.01 avec mon outil…).
Démonter le garde-main est inutile mais je voulais vous montrer le nombre de vis qui le fixent.
Et si vous souhaitez aller au bout du bout, deux vis maintiennent le canon externe au corps de la réplique. Là encore, il est inutile de démonter cette partie.
Pour sortir la gearbox, il va déjà falloir séparer la partie basse de la partie haute du corps.
On commence par déposer ces deux vis.
Vous pouvez voir trois goupilles, ôtez la plus grosse et séparer les deux parties.
Voici le bloc d’alimentation de la réplique. Il sert également de tube de remontée des billes.
Il est maintenu sur la réplique via 4 vis cruciformes, il faut les enlever pour passer à la suite.
Puis on ôte les deux petites goupilles.
On fait avancer légèrement la gearbox pour dégager la queue de détente de la sûreté et on tire vers le haut.
Et voilà un puzzle d’Aquila !
Voici la gearbox spécifique à cette réplique. Je vous ai déjà marqué en jaune les vis qu’il faudra ôter.
On peut voir que le bevel gear est monté sur un roulement de 8mm alors que le spur gear et le sector gear sont montés sur les bushings de 8mm.
Le calage était relativement bon sur cette réplique.
Aller, on débranche les câbles d’alimentation et on ôte les vis.
Puis on enlève la plaque supérieure en la faisant coulisser vers l’avant.
On peut alors ouvrir. Je vous conseille d’ôter préalablement le guide de ressort et le ressort pour limiter les contraintes et éviter les pièces qui volent à l’ouverture…
Et bien ! On peut dire que les économies ne sont pas faites sur la lubrification ! Les engrenages ne tournaient même pas librement à la main !
On nettoie tout ça bien comme il faut et on se concentre sur les pièces en mouvement uniquement…
Le moteur est un high-torque slim à axe court.
Contrairement à ce que je vous disais dans la vidéo (j’avais lu bêtement une fiche produit d’une boutique…) il ne s’agit pas d’une gearbox type EFCS (electronic fire control system) mais bien d’un système à mini contacteur.
La queue de détente spécifique vient appuyer sur une pièce qui glisse sur un rail et déclenche le contacteur.
Le piston en polymère est équipé d’une crémaillère à 14 dents en acier.
La tête de piston est en polymère. Elle est équipée de trous permettant à l’air de bien plaquer le joint torique lors du lâcher du piston.
Le cylindre est en métal, il ne comporte pas d’orifice, on profite donc de l’intégralité du volume d’air. La tête de cylindre est en plastique à part le support de nozzle qui est en laiton.
Le tapett plate est également en plastique.
Le nozzle est aussi en plastique. L’avant est plat et il est assez court. En effet, il ne mesure que 16.26mm.
Les engrenages semblent fait en acier fritté. Le sector gear est équipé d’un retardateur (delayer) permettant de bien chambrer les billes en cas de forte cadence de tir.
Aller, on dégraisse ça et on refait une bonne lubrification !
Il s’agit ici de l’éclaté du site Ares, ce n’est pas une version 2020 donc certaines pièces ont changé.
-Chronographe Wosport.
-Billes 0.20g Bio XTreme Precision et 0.28g Bio Airsoft Surgeon.
-Batterie LiPo 11.1V 1300mAh.
Pas de chance, mon exemplaire oscillait entre 370 et 380 FPS en sortie de boite, un poil trop fort pour le jeu associatif en France. Cependant, le système de changement de ressort rapide permet de pallier facilement à cela.
Certaines billes semblaient partir beaucoup moins vite de temps à autre. Mon chronographe n’aime pas trop le « multibille » mais d’autres utilisateurs m’ont rapporté des résultats similaires. Curieusement après plusieurs centaines de billes tirées le phénomène n’a plus jamais été constaté…
La cadence de tir est correcte et avec 12 billes par seconde on a de quoi saturer une zone sans débroussailler le terrain !
Le hop-up fait bien son travail et l’addition du joint Maple Leaf permet de soulever des billes assez lourdes tout en ayant une trajectoire assez plane. J’opterais personnellement pour un joint 50° à la place du 60° pour jouer à 330 FPS.
Toucher une cible est enfantin et malgré les 47 mètres de mon jardin, toucher le mannequin n’a été qu’une formalité.
Il faut vraiment prendre le temps de régler au plus juste le potentiomètre de l’ammobox, sans quoi vous aurez soit aucune bille qui part, soit des misfeed, soit des double feed, soit des casses de billes.
Une fois les bons réglages trouvés, on peut avoir une expérience de jeu satisfaisante, l’Aquila est faite pour faire du soutien.
Je vous laisse voir quelques tirs en vidéo. Ils sont effectués à bras francs en condition de jeu :
Après le Rapax, c’est encore une intéressante collaboration avec Ares que nous propose Secutor.
Certes, la note est salée mais au final le tarif est équivalent à celui des LMG2020 Ares. A vous de voir quel design vous convient le mieux.
Les finitions sont correctes et l’aspect général de la réplique est résolument moderne mais assez sobre à mon goût.
La modularité de l’Aquila est exemplaire mais attention, aucun organe de visée n’est livré avec la réplique, il sera à votre charge de trouver un optique ou un ensemble hausse/guidon.
Pour le prix, j’aurais aimé une paire de rails MLOK et une paire d’organes de visée. A la place, Secutor a opté pour un modérateur de son et son cache en tissus.
Il est difficile de conseiller cette réplique à un joueur novice à moins qu’il soit bien encadré par le professionnel qui lui vendra la réplique. En effet, le système d’ammobox mérite qu’on prenne un peu de temps pour le maitriser, sinon on se retrouvera avec une réplique qui ne tirera pas bien et qui ira invariablement rejoindre le SAV alors qu’il suffit seulement de passer quelques instants à comprendre comment cela fonctionne.
Et enfin, il est impossible d’utiliser la réplique autrement qu’avec l’ammobox propriétaire, cela peut représenter un frein à l’achat si vous comptiez utilisez des chargeurs STANAG en dépannage comme sur les Minimi et autres Krytac…
J’espère en tout cas que cet article vous aidera à y voir plus clair et vous permettra de déterminer si l’Aquila est fait pour vous.
N’hésitez pas à commenter en bas de page pour nous conter vos expériences avec cette réplique.
-Design très sympa.
-Joint Maple Leaf directement installé.
-Moteur High-torque slim.
-Compatibilité avec les poignées pistolet RS.
-Changement de ressort rapide.
-Maniable et efficace.
-Bonne modularité.
-Le prix.
-Pas d’organes de visée.
-Pas de rails MLOK
-Système d’alimentation de la réplique via l’ammobox.
-Pas d’explications concernant les réglages du potentiomètre.
-Gearbox trop graissée.
-Changement de ressort parfois fastidieux à cause du moteur qui aimante trop.