Prix constaté à sa sortie : 101 €
11 septembre 2025.
L’airsoft est un loisir onéreux. On a vite fait de mettre le doigt dans l’engrenage de la « collection » de répliques et de matériel mais le fait est que nous avons tous commencé au même niveau : à la recherche d’une première réplique pour aller jouer.
L’un des critères cruciaux à prendre en compte est le budget de départ à consacrer au loisir et il est vrai que la réplique est souvent l’objet le plus onéreux.
De plus, nous croulons sous la multitudes de marques et de modèles, allant de 70€ à parfois plus de 1500€ ! C’est la jungle (surtout si vous ne regardez pas mon contenu pour vous informer :p ) et il est souvent difficile de faire son choix.
Il faut avouer que j’aime les belles répliques, donc souvent chères. C’est pourquoi lorsque Taiwangun m’a proposé de tester la séries Sportsline S&T, composée de répliques coûtant entre 100 et 120€, j’ai accepté, curieux de voir si l’on pouvait aller jouer avec sans avoir à dépenser 200€ de pièces d’amélioration (upgrade).
Mon choix s’était porté sur un AK de la gamme mais Taiwangun m’a invité à choisir un AR parmi les 6 modèles disponibles à leur catalogue.
J’ai opté pour une réplique de HK416D et vous propose aujourd’hui de détailler cette réplique à 100€
Je vous invite à voir ou revoir la vidéo de présentation :
Il s’agit d’une réplique de HK416D.
La boite en carton est ornée du logo S&T Armament (rien à voir avec le magnifique stade toulousain(g) !).
S&T semble faire partie de la Union Fire Company, une firme basée au Japon (mais dirigée par un chinois) qui s’occupe de choses très diversifiées telles que le sport automobile, le prêt à porter, l’immobilier etc. Il s’agit peut-être simplement d’un partenariat d’import vers le Japon…
La réplique et ses accessoires sont bien protégés par une coque en mousse compacte.
L’inventaire est rapide :
-La réplique du Hk416D. Composée essentiellement de polymère et d’alliage, elle mesure entre 715 et 800 mm pour une masse de 2135 grammes.
-Un chargeur mid-cap pouvant emporter 120 billes (BB).
-Un manuel d’utilisation.
Ce ST416D ressemble effectivement à un HK416D.
Les parties principales sont en polymère renforcé à la fibre de verre. Le canon externe est néanmoins en métal.
Umarex étant détenteur de la licence H&K, S&T n’a pas le droit de reproduire les marquages. On trouve donc des marquages S&T Armament sur le côté gauche du puits de chargeur.
On y voit aussi le numéro de série et la référence de la réplique.
Les seuls autres marquages sont les pictogrammes du sélecteur de tir. Ce dernier n’est pas ambidextre. Les crans sont bien marqués et la palette du sélecteur est bien en métal moulé et non pas en plastique.
S&T a sélectionné une crosse type CRANE/SOPMOD. Cette crosse largement répandue a été conçue pour le département de la défense américain. Elle coulisse sur le tube de crosse (buffer tube) afin d’adapter sa position en fonction de votre morphologie.
La plaque de couche est en plastique recouvert de caoutchouc. Elle est amovible, ce qui permet d’installer une batterie type « nunchuck » sans avoir à l’ôter de son tube.
Cependant, ôter la crosse est souvent plus rapide que de déposer la plaque de couche si vous utilisez des batteries type « stick ».
La réplique est câblée en DEANS large.
De chaque côté, un insert métallique permet de fixer un anneau de sangle quick detach (QD).
Des fentes sont également disponibles pour l’installation d’autres types de sangles.
Malgré son prix réduit, cet ST416D est muni d’un double anneau attache-sangle au niveau du tube de crosse.
La poignée pistolet de type Hk Battlegrip dispose d’une texture très peu agrippante.
L’accès à l’ajustement du moteur est situé sous la poignée.
Le levier de chargement est un modèle standard. Il faut le tirer en arrière pour accéder au bloc hop-up.
La fausse culasse reste en arrière, c’est pratique pour tourner la molette d’ajustement du hop-up !
L’arrêtoir de l’ensemble mobile (bolt catch/release) en métal est fonctionnel, appuyez dessus pour renvoyer la fausse culasse vers l’avant.
La queue de détente et le pontet sont des modèles standards. Il y a assez d’espace pour pouvoir tirer avec des gants.
Le bouton d’éjection du chargeur est situé du côté droit de la réplique. Il est en métal.
Le profil du puits de chargeur du ST416D empêche l’utilisation de certains chargeurs type « PMAG ». Les chargeurs STANAG classiques sont pour la plupart compatibles avec cette réplique.
Le garde-main est en polymère. Il est équipé de 4 rails Picatinny dont certains emplacements sont marqués afin de pouvoir remettre les accessoires à la même place en cas de démontage.
Un rail trône également en haut du receveur supérieur (upper receiver).
Deux anneaux attache-sangle se situent sur le bloc d’emprunt des gaz. Attention cependant, ils sont en plastique.
Le compensateur type « bird cage » est vissé sur le canon externe via un filetage de 14mm antihoraire (CCW).
Une petite vis d’arrêt (grub screw) doit être ôtée au préalable.
Le ST416D est équipé d’organes de visée mécaniques.
A l’avant, un guidon escamotable en polymère pivote sur un axe.
Il n’est pas ajustable et n’est pas maintenu avec force. Attention aux passages dans la végétation ou même aux contact avec vos vêtements !
La hausse est fixée sur le rail supérieur. Un barillet permet de faire varier le diamètre de l’œilleton.
Le chargeur mid-cap 120 billes est composé d’une coque externe en acier et d’un interne en plastique. La réplique accepte la plupart des chargeurs pour AR-15 à part certains profils type « PMAG ».
Passons au démontage !
Pour séparer la réplique en deux, chassez la goupille avant et faites coulisser le upper.
Cela permet d’accéder à l’ensemble canon interne/hop-up.
Le bloc en plastique est doté d’une molette radiale.
Les repères numérotés permettent de gagner du temps lors des réglages.
Le joint a été monté à la graisse. Tant que vous n’en mettez que sur la face externe, ça ne pose pas de problème.
Il est plutôt rigide et dispose d’un bourrelet classique.
Le circlip de maintient (C-clip) était cassé. J’ai eu un doute car le milieu dispose d’une encoche mais je ne vois pas quel serait l’intérêt d’avoir un clip articulé… Si vous avez démonté le votre, dites-moi s’il était fixe.
Le canon interne est en aluminium. Il mesure 280 mm pour un diamètre intérieur de 6.055 mm.
Le garde-main est en deux parties. Elles sont maintenues pas de petites vis cruciformes directement vissées dans le plastique. Evitez de trop les démonter…
Le canon externe est en alliage.
Si vous souhaitez le démonter, il faudra dévisser l’écrou de canon (barrel nut).
Si vous souhaitez changer le ressort de puissance, utilisez un long tournevis cruciforme pour ôter la vis de maintien.
Il faut ensuite une clé Allen de 7mm, poussez et faites 1/4 de tour. ATTENTION : maintenez bien le guide car le ressort va le pousser vers l’extérieur.
Le guide de ressort est basique. Une simple rondelle en acier permet au ressort de tourner sur lui-même.
Occupons-nous du moteur. Pour y accéder, il faut enlever le capot.
ATTENTION : la petite pastille argentée est une entretoise pour l’ajustement de la hauteur du moteur, ne la perdez pas !
J’ai constaté que la gaine de la cosse positive était un peu dénudée. Si c’est le cas chez vous, ajouter un morceau de scotch d’électricien ou de gaine thermorétractable.
Le moteur ne comporte aucune indication technique concernant ses caractéristiques…
La poignée est fixée à la gearbox, démontez là.
Ensuite, ôtons le bouton d’éjection du chargeur…
…puis l’arrêtoir de culasse. Il est maintenu par une longue vis 6 pans sans tête.
Terminons par les deux goupilles et nous pourrons sortir la gearbox de son emplacement.
Et voilà !
De prime abord, il s’agit d’une gearbox V2 mais au premier coup d’œil, on distingue déjà quelques différences par rapport au standard Marui.
La sûreté mécanique est assurée par une pièce en alliage reliée au milieu du selector plate.
La position full auto est déclenchée par un petit interrupteur mécanique.
Nous pouvons déjà voir que les engrenages prennent place sur les paliers (spur gear et sector gear) et des roulements (bevel gear).
Le système d’arrêtoir de la fausse culasse doit être enlevé pour accéder à une des vis de carter.
Déposons les 10 vis de carter…
Et voilà, c’est ouvert ! Mais où est la queue de détente ?
Vous avez bien vu, elle reste sur le carter opposé au reste des pièces. J’ai déjà vu ça sur des répliques mais impossible de me souvenir lesquelles…
La partie pneumatique est parfaitement étanche sur mon exemplaire.
Le cylindre est en aluminium. Un orifice usiné sur le côté permet de limiter le volume d’air disponible et d’empêcher la bille de sortir du canon trop lentement (sur des canons courts).
La tête de cylindre en plastique dispose d’un joint torique. Si l’étanchéité est bonne, ne touchez à rien. Même si la tête coulisse un peu trop librement dans le cylindre, une fois en place dans la gearbox, cela ne devrait plus bouger.
Le support de nozzle est en laiton.
Le nozzle est un modèle en plastique. Il n’a pas de joint torique intérieur. Il mesure 21.22 mm.
Le tappet plate V2 est en plastique également. Il fait bien son travail et le ressort est ferme.
Le piston en polymère est équipé d’une crémaillère 14 dents en acier. On remarque des traces laissées par le sector gear, signe que ce dernier est mal positionné.
La tête de piston en plastique est ventilée. C’est basique mais ça fonctionne. Un joint torique assure la bonne étanchéité du système.
Le calage initial des engrenages n’était pas forcément mauvais d’un point de vue jeu mais nous avons vu qu’il a été fait sans prendre en compte la position du piston.
Si la lubrification de la partie pneumatique était bonne, il n’y avait quasiment aucune trace de graisse sur les engrenages.
Les engrenages 18:1 sont en acier fritté.
Le sector gear est équipé d’un retardateur (delayer).
On remarque que le peu de graisse présente est toute sèche, cela mérite un bon nettoyage et une lubrification adéquate.
Tout aurait pu aller pour le mieux mais S&T utilise un Electronic Trigger Unit (ETU) qui semble avoir été développé de pair avec la gearbox.
Il gère le cycle du sector gear, le déclenchement et la sélection du tir mais il n’est pas programmable.
Profitez en pour vérifier l’état des fils électriques…
Du fait de cette architecture particulière, vous ne pourrez pas remplacer l’ETU par une solution alternative. Du moins, pas sans changer la gearbox ou faire de grosses modifications…
Ici, impossible de faire rentrer un ETU Perun hybride.
Il est temps de tout réassembler mais avant cela, j’ai procédé à quelques modifications mineures.
Avant de tout assembler, j’ai collé les bushings qui ne tenaient pas en place. Cela évite qu’ils tournent sur eux-mêmes et usinent la gearbox. J’utilise du frein filet fort mais vous pouvez utiliser de la colle type Superglue.
L’angle d’engagement du sector gear sur les dents du piston n’était pas optimal. Il n’est pas obligatoire de mettre la dent en position « midi » mais assurez-vous d’avoir une bonne surface de contact (ci dessous, la photo non-corrigée, j’ai ajouté une cale par la suite).
Nous l’avons vu plus haut, les dents du sector gear venaient attraper le corps du piston, j’ai pu ôter une rondelle ( shim ) d’un côté pour baisser le sector gear sans qu’il ne touche le spur gear et ai remis ce shim en haut.
Et enfin, j’ai resserré un peu les cosses moteur afin d’éviter qu’elles se défassent lorsque l’on met le capot… Il n’y a rien de plus rageant que de tout remonter et de ne pas avoir une réplique qui tire simplement parce qu’une cosse s’est défaite !
Il n’y a pas d’éclaté dans la boite.
-Chronographe AceTech 6000 BT.
-Batterie LiPo 11.1V 2400mAh.
-Billes bio 0.20 et 0.28 ASG Open blaster.
Avec une énergie à 1.6j stable et une cadence de tir de 15.8 bb/s , ce ST416D tire un peu trop fort pour la plupart des terrains en France.
Le changement de ressort rapide permet de pallier à cela et un ressort M90 m’a permis de sortir 1 joule régulier et de pouvoir aller jouer partout en semi et en full auto.
A la 0.28 on ne note pas de baisse d’énergie notable comparé à une bille plus légère.
La réactivité est satisfaisante et l’on peut enchainer les tirs confortablement, le cycle semble bien contrôlé par l’ETU.
Le hop-up ne peine pas à lever les billes et j’ai pu toucher sans souci ma cible à 45 mètres. Cependant, je n’hésiterais pas à remplacer l’ensemble joint/canon pour de meilleures performances et ce, sans avoir à casser ma tirelire : un bon canon en laiton et un joint Marui à 4€ feront bien l’affaire.
Je vous laisse voir tout cela en vidéo :
Que vous soyez nouveau joueur à la recherche d’une première réplique ou vétéran ayant besoin d’une réplique de secours bon marché, gérant de terrain ou d’association à la recherche de répliques de location, cette gamme S&T sportsline permet de ne pas exploser son compte en banque et de bien s’amuser.
En sortie de boite, elle peut taper un peu fort mais Taiwangun propose de changer le ressort pour un Euro de plus pour passer la réplique à 300 ou 340 FPS (à la 0.20).
Elle est ensuite largement jouable avec les pièces d’origine mais si vous souhaitez un upgrade à bas prix, un joint hop-up de bonne qualité et un canon en laiton suffisent à améliorer les performances de cette réplique.
L’électronique embarquée permet d’obtenir des cycles réguliers et une bonne réactivité sur la queue de détente et la compatibilité avec la plupart des chargeurs STANAG du marché est un plus non négligeable.
A ce prix, on ne peut pas trop en demander mais elle dispose de fonctions que des répliques vendues le triple du prix ne possèdent pas (anneau attache-sangle, bolt catch fonctionnel).
Soit vous la faites tourner d’origine et elle durera le temps qu’elle durera, soit vous vous lancez dans un démontage afin de vérifier l’alignement des pièces, la lubrification et l’étanchéité histoire d’être tranquille. La seule inconnue pour le moment est la robustesse de l’ETU utilisé sur cette série Sportsline S&T et la disponibilité de cette pièce en cas de problème.
J’espère que la lecture de cet article vous aura permis d’en savoir un peu plus sur cette série S&T et que cela vous permettra de déterminer si elle est digne de figurer dans votre collection.
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-Rapport qualité/prix intéressant.
-Jouable en sortie de boite.
-Electronique intégrée.
-Compatible avec de nombreux chargeurs.
-Gearbox qui n’est pas au standard Marui.
-Piston mal centré et mauvais AoE (sur mon exemplaire).
-Quid de la durabilité de l’ETU.